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Suivant en cela l'exemple de ses précesseurs (XVIII et XIXèmes dynasties) qui se sont fait construire de grands édifices cultuels sur la rive ouest du Nil, face à la ville de Thèbes, Ramsès II a entrepris la construction du Ramesseum dès l'an 2 de son règne.
Improprement considéré comme un temple funéraire, le temple que Champollion appelait le "Ramesseum" portait le nom de Château de millions d'années d'Ousermaâtrê-Setepenrê qui s'unit à Thèbes-la-cité dans le domaine d'Amon, à l'Occident.
Le chantier a duré une vingtaine d'années, sous la direction de deux maîtres d'oeuvre, Penrê, de Coptos et Ameneminet d'Abydos, dont les tombes se trouvent sur la rive ouest de Thèbes.
Symbole de la grandeur de l'Egypte pour les voyageurs de l'Antiquité, il a été identifié comme le "tombeau d'Ozymandias" (une déformation du mot Ousermaâtrê) dont parle Diodore de Sicile dans sa Bibliothèque historique, quoiqu'il ne soit jamais allé à Thèbes. Le Ramesseum a ensuite été plus ou moins oublié jusqu'au 17ème siècle où il fut redécouvert par des voyageurs européens. Ruine romantique par excellence, il a inspiré de nombreux artistes, comme David Roberts et Percy Shelley.
Le Ramesseum est construit principalement en grès provenant des carrières du Gebel Silsileh, et ses annexes sont en briques crues.
Victime des outrages du temps, du zèle imbécile des fanatiques et du vandalisme des chasseurs de trésors, il est très ruiné aujourd'hui, mais il a conservé une exceptionnelle zone d'annexes, remarquable pour ses greniers voûtés.
Comme son père Séthy 1er et d'autres rois avant lui, Ramsès II avait choisi de réaliser son Temple de Millions d'Années sur la rive ouest, là où de nombreux monuments analogues s'alignaient depuis la dynastie précédente, à la limite des terres cultivées. L'emplacement sélectionné se situe entre le temple d'Amenhotep II au nord, et le temple de Thoutmôsis IV au sud. De ces derniers, il ne subsiste plus aujourd'hui que des ruines car ils étaient presque entièrement bâtis en briques crues.
Le Ramesseum et ses annexes couvrent une superficie d'environ six hectares. Son plan du templ respecte l'organisation traditionnelle de ce type d'édifice, avec un axe central est-ouest pour suivre le mouvement du soleil, mais sa forme est trapézoïdale au lieu d'être rectangulaire et l'axe central est légèrement dévié vers le sud-ouest, pour une raison inconnue (Quoique plus petit mais beaucoup mieux conservé, le temple de Medinet Habou - règne de Ramsès III - est construit sur le même modèle). Il était entouré, au nord, à l'ouest et au sud par une large allée processionnelle bordée de sphinx à tête de canidé, dont certains ont été retrouvés lors des fouilles de la mission française. L'on y accédait depuis le Nil par un canal qui conduisait à des installations portuaires au pied du premier pylône. Un palais royal comportant une salle hypostyle à 16 colones, une salle du trône et des pièces annexes, s'étendait au-delà du mur sud de la première cour. Une fausse porte assurait la communication symbolique entre le palais et le temple.
Les fouilles et la documentation contemporaine ont permis de mesurer l'importance économique et religieuse du complexe, comme en témoigne l'étendue des annexes, qui comportaient des magasins, des cuisines, des ateliers et une école. En l'an 24 de Ramsès II, au moins 48 000 personnes travaillaient directement ou indirectement pour le temple.
C'est dans la première cour que se dressait le colosse de 16 mètres de haut, nommé "Soleil des Princes", dont les débris sont actuellement toujours éparpillés sur le site. Il était flanqué au sud par un colosse plus petit représentant la reine Touy, mère de Ramsès II. Une rampe longeant la base du grand colosse permettait de compenser la différence de niveau entre la première et la deuxième cour.
Le programme iconographique du Ramesseum exalte la fonction royale sous tous ses aspects : religieux (scènes d'offrandes), politique (la "Montée Royale"), militaire (la bataille de Kadesh, le siège de Dapour), familial (défilé de princes et de princesses, scènes de théogamie). Au nord, un petit temple dont les pierres ont été réutilisées dans une construction tardive à Medinet Habou, était relié au Ramesseum par la terrasse de la seconde cour. Il était dédicacé à Touy, mère de Ramsès II, et à la grande épouse royale Néfertari.
Après son abandon, à la fin de la période Ramesside, le Ramesseum servit d'abord de nécropole sacerdotale puis il fut pillé et servit de carrière, avant que d'être occupé par une église copte dont les adeptes ne se sont pas gênés pour mutiler les images divines et débiter les statues qui offensaient leurs croyances.
Il est à noter que sous le règne de Ramsès III, le Ramesseum fut le siège d'un mouvement de protestation des artisans de Deir-el-Medineh, considéré plus ou moins justement comme la première grève connue de l'histoire de l'humanité.
La bataille de Kadesh, en l'an 5 de Ramsès II, est la première bataille de l'histoire de l'humanité pour laquelle nous disposons d'informations contemporaines précises concernant le commandement, l'organisation des armées en présence, le nombre d'hommes engagés et l'armement. Malgré cela, plus de trente siècles plus tard, nous demeurons incapables de répondre à la question essentielle : "qui a gagné ?".
D'après Claude Obsomer, la campagne de l'an 5 fut essentiellement un échec, si le but de cette campagne était, comme semble l'indiquer l'itinéraire suivi, de reprendre la ville de Kadesh et d'étendre l'influence égyptienne dans les régions intérieures du couloir syro-palestinien. C'est finalement Mouwatalli qui étend son empire vers le Sud, lorsqu'il parvient, mais probablement pas dès l'an 5 de Ramsès, à reconquérir l'Amourrou.
Néanmoins, Ramsès a su déjouer le stratagème conçu par Mouwatalli pour vaincre l'armée égyptienne : grâce à son dynamisme personnel, à l'aide de son escorte et à l'initiative des Naharins, Ramsès aura réussi à sauver sa vie, l'essentiel de la division d'Amon, et à repousser les agresseurs vers l'Oronte. On peut donc dire sans ambages qu'il a remporté la bataille livrée près de Kadesh en Chemou III.9 de l'an 5. De retour en Egypte, seule cette victoire ponctuelle sera évoquée dans le texte composé pour vanter la toute-puissance du jeune roi, à savoir le "Poème". Cette omnipotence y est reconnue par tous les acteurs de la bataille, même par le roi Mouwatalli à qui il est attribuée la demande de l'arrêt des combats."
La vieille rivalité entre l'Egypte et le Hatti allait s'achever en l'an 21 de Ramsès II par un mariage entre le Pharaon et la fille de Hattousil, successeur du belliqueux Mouwatalli.
• Le "Poème" (parfois dit "Poème de Pentaour"), en hiératique sur papyrus, le Papyrus Sallier III (British Museum), le Papyrus Raifé (Louvre) et le verso du Papyrus Chester Beatty III (British Museum), et les versions épigraphiques de Karnak, Louxor et du Ramesseum. Le Papyrus Sallier III comporte un colophon avec le nom d'un certain Pentaour dont on a longtemps pensé qu'il en était l'auteur.
• Le "Bulletin", trois fois plus court que le "Poème", présent à Karnak, à Louxor, au Ramesseum et à Abou Simbel.
Phase 1 : Alors que les quatre corps d'armée égyptiens (Rê, Amon, Ptah et Seth) sont largement dispersés, deux soit-disant Bédouins sont capturés, prétendant s'être évadés alors qu'ils étaient prisonniers des Hittites. Selon eux, l'armée hittite se trouve encore très loin au nord de Kadesh. Ramsès, alors jeune et imprudent, prend ces renseignements pour argent comptant et installe son camp.
Phase 2 : Sans avertissement, 2500 chars hittites dispersent la division de Rê qui tient le flanc est et l'isolent de la division d'Amon occupée à dresser le camp.
Phase 3 : Après avoir détruit la division de Rê, les Hittites effectuent un vaste mouvement tournant. Venant de l'ouest, ils attaquent le camp égyptien et mettent la division d'Amon en déroute.
Phase 4 : Avec deux divisions dispersées et les deux autres encore trop loin pour intervenir efficacement, Ramsès est au bord du désastre. S'il est un stratège contestable, sa bravoure personnelle n'est pas à mettre en doute. Ralliant sa garde personnelle (les chemsou du texte égyptien), il mène, sur son char conduit par un certain Ménès, une contre-attaque désespérée.
Phase 5 : Alors que les Hittites observent une pause pour piller le camp égyptien, les Néharins, des renforts venus d'Amourrou prennent les Hittites à revers et les mettent en fuite vers l'Oronte où de nombreux hommes périssent noyés. Les divisions de Ptah et de Seth se joignent au carnage.
La bataille de Kadesh n'ayant pas été décisive, les campagnes militaires que Ramsès II entreprit contre les Hittites se poursuivirent jusqu'en l'an 17. Askalon fut assiégée en l'an 6 ou 7 et, en l'an 8, Ramsès II mena campagne en Galilée et en Amourrou où il captura les villes de Tunip et Dapour.
La prise de Dapour est représentée sur le mur est de la grande salle hypostyle.
La forteresse, constituée de deux enceintes et de plusieurs tours, est juchée sur une hauteur. Sur les murs et au sommet des tours, des défenseurs qui sont très clairement des Hittites, tentent de résister à l'assaut des soldats égyptiens. Dans ce tableau très vivant, certains sont représentés en train de tomber, d'autres sont hissés par leurs camarades vers des positions plus sûres. Tous ceux qui sont en état de se battre lancent des flèches et divers projectiles sur les assaillants qui ont dressé des échelles le long des murs.
Plus grande que nature, l'image du roi domine toute la scène. Il décoche ses flèches sur un char hittite en fuite et l'on voit l'un des occupants, le postérieur percé d'une flèche, se retourner pour implorer.
Huit fils royaux au moins (dont deux ne sont pas nommés) semblent avoir pris une part active à la bataille : Amenemouia, Khâemouaset, Méryamon, Montouherkhepeshef (dont l'existence est mentionnée sur une stèle de Bubastis), Sétepenrê et Séthy.
Après la reddition de la ville, les princes royaux exécutent des prisonniers hittites, tandis que des soldats de l'armée défaite se présentent avec du butin en bétail et diverses marchandises, devant un personnage chargé de l'enregistrer.
L'absence de réaction des Hittites à cette provocation manifeste s'explique par les difficultés intérieures : en effet, à la suite du décès de Mouwatalli, deux rivaux se disputaient la succession, Ouri-Techoub, le fils du roi défunt, qui régna brièvement sous le nom de Moursil III, et Hattousil, son frère.
Cela dit, Dapour retourna sous domination hittite dès que Ramsès II eut le dos tourné.
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